Pourquoi le pardon est si difficile, même quand vous aimez encore
Quand aimer ne suffit plus à pardonner
Vous l’aimez encore. Votre cœur bat toujours pour cette personne… et pourtant, vous n’arrivez pas à lui pardonner.
Chaque fois que vous y pensez, la douleur revient, la colère monte, les images tournent en boucle.
👉 Et les questions vous assaillent :
- “Si je l’aime encore, pourquoi est-ce que je n’arrive pas à lui pardonner ?”
- “Est-ce que je suis trop rancunier, trop faible ?”
- “Est-ce que ça veut dire que je n’ai pas vraiment pardonné ?”
Beaucoup croient que l’amour suffit pour pardonner. Mais après une trahison, une infidélité ou une blessure profonde, le pardon n’est jamais automatique. Il ne dépend pas seulement de l’intensité des sentiments, mais de mécanismes émotionnels beaucoup plus complexes.
Cet article est un module de formation : nous allons comprendre ensemble pourquoi le pardon est si difficile, même quand on aime encore, et comment avancer pas à pas. Je vous proposerai aussi des exercices concrets pour clarifier vos émotions et retrouver votre pouvoir de décision.
Le mythe du “pardon facile”
Dans notre culture, on répète souvent que pardonner, c’est aimer. Et si l’on n’y arrive pas, on se sent coupable. On croit qu’on est rancunier, faible, incapable d’avancer.
👉 Cette idée est fausse… et culpabilisante.
Le pardon ne se décrète pas. Ce n’est pas une décision purement mentale :
- Vous pouvez vouloir pardonner… mais ne pas y parvenir
- Vous pouvez vouloir avancer… et rester coincé(e) dans la blessure profonde.
- Vous pouvez même aimer profondément… et être incapable de lâcher la colère.
👉 Pourquoi ? Parce que pardonner implique de réparer un lien de confiance brisé. Et ce processus est bien plus long et complexe que ce que l’on imagine.


Comprendre ce qui rend le pardon si difficile
a) La profondeur de la blessure
Plus la trahison touche à vos besoins fondamentaux — sécurité, loyauté, respect — plus il est difficile de tourner la page.
Exemple :
Si vous associez la fidélité à la preuve ultime d’amour, l’infidélité résonnera comme un rejet de votre valeur.
Si votre blessure d’abandon a été réactivée, vous ne pardonnez pas seulement l’acte… mais aussi toutes les douleurs passées qu’il a ravivées.
b) Le besoin de justice émotionnelle
Le pardon ne vient pas tant que vous sentez que “l’équilibre” n’a pas été rétabli.
👉 Une partie de vous réclame réparation, reconnaissance, excuses sincères.
Si la personne en face minimise ce qu’elle a fait, le processus devient encore plus compliqué.
c) La peur de revivre la même souffrance
Beaucoup refusent de pardonner par peur de rouvrir la porte à une nouvelle trahison.
👉 Tant que la confiance n’est pas reconstruite, lâcher la rancune semble dangereux.
Les freins invisibles au pardon
- La confusion entre “pardonner” et “oublier”
Beaucoup pensent : “Si je pardonne, ça veut dire que je cautionne.”
Faux.
👉 Pardonner ne signifie pas effacer l’acte ou nier la douleur. Cela signifie choisir de ne plus rester prisonnier(e) de la blessure.
- Le piège des attentes implicites
Si vous attendez que l’autre répare tout pour pouvoir pardonner, vous risquez de rester bloqué(e).
👉 Le pardon est aussi un chemin intérieur, même s’il se nourrit des actes de l’autre.
- Le conflit entre cœur et mental
Votre cœur aime encore. Mais votre mental répète : “Je ne peux pas lui faire confiance.”
👉 Ce tiraillement constant crée une tension insupportable : vouloir avancer tout en restant bloqué(e) dans la méfiance.
Quand le pardon est dit… mais pas vécu
Souvent, la personne trahie dit : “Je te pardonne.”
Mais en réalité, le pardon est verbal, pas intérieur.
La rancœur reste silencieuse.
L’attitude change.
Des rituels d’avant (baiser, mot tendre, complicité) disparaissent.
L’énergie n’est plus la même.
👉 Ce n’est pas toujours conscient, mais c’est une trace laissée par la blessure profonde.
Et parfois, c’est celui/celle qui a trahi qui ne se pardonne pas à lui/elle-même.
Parce qu’il/elle sent avoir brisé quelque chose.
Parce qu’il/elle vit avec une culpabilité permanente.
Parce qu’il/elle ne se reconnaît plus dans le couple.
Le pire ? Cela crée de la confusion.
👉 L’autre se dit : “Je t’ai pardonné, mais tu n’es plus le même. Tu as changé. Est-ce que tu as encore des sentiments ailleurs ?”
Résultat : même avec un pardon affiché, la sécurité émotionnelle reste fragile.

Exercice 1 : Identifier vos blessures profondes
Prenez un carnet. Répondez :
- Qu’est-ce qui, dans l’acte, m’a le plus blessé(e) ?
- Qu’est-ce que cette blessure dit de moi et de mes besoins ?
- Qu’est-ce que j’attends, consciemment ou inconsciemment, pour me sentir apaisé(e) ?
👉 Cet exercice met en lumière ce qui empêche réellement le pardon. Souvent, ce n’est pas l’acte en soi… mais ce qu’il représente.
Les blessures qui s’invitent dans les besoins
Parfois, exprimer un besoin réveille une vieille douleur.
- Demander plus de proximité peut réveiller chez l’autre une peur d’être envahi.
- Demander plus d’autonomie peut réveiller une peur d’abandon.
👉 Dans ces cas-là, ce n’est plus seulement le présent qui parle, mais le poids des histoires passées, parfois même de l’éducation reçue.
Résultat : au lieu d’entendre la demande, l’autre réagit à sa propre peur. Et le besoin reste encore incompris.
Quand l’amour ne suffit pas : pourquoi certains couples se brisent
Beaucoup pensent : “Si on s’aime, on peut tout surmonter.”
En réalité, certains couples s’aiment encore profondément… mais ne parviennent pas à dépasser la blessure.
Les causes les plus fréquentes :
- Absence de reconnaissance : si l’autre minimise la gravité de l’acte, le pardon devient impossible.
- Communication bloquée : si parler de la trahison mène à l’explosion, rien ne se répare.
- Absence d’engagement concret : pardonner sans changement d’attitude, c’est revivre la même souffrance.
👉 Résultat : un couple qui s’aime encore mais vit dans la rancune et la perte de confiance.
Les 4 étapes du pardon conscient
Étape 1 : Accueillir la douleur
Ne cherchez pas à être “fort(e)” trop vite. Pleurez, écrivez, exprimez votre colère.
👉 Le refoulement ne guérit rien.
Étape 2 : Comprendre avant de juger
Demandez : “Qu’est-ce qui t’a conduit à agir ainsi ?”
👉 Comprendre ne veut pas dire excuser. Mais cela permet de sortir des suppositions destructrices.
Étape 3 : Redéfinir les règles de la relation de couple
Pardonner sans poser de nouvelles limites, c’est revivre la même douleur.
Clarifiez :
- Ce que vous n’acceptez plus.
- Ce que vous attendez désormais.
- Ce que vous êtes prêt(e) à offrir.
Étape 4 : Retrouver la confiance, pas la naïveté
👉 La confiance se reconstruit par les actes répétés, pas par les promesses. Fixez de petits objectifs concrets.
Exercice 2 : La lettre du non-dit
Écrivez une lettre (que vous n’enverrez pas) où vous exprimez :
- Votre colère.
- Votre tristesse.
- Vos peurs.
- Vos besoins.
👉 Cet exercice libère le trop-plein émotionnel et redonne de la clarté.
Quand le pardon n’est pas possible (et que c’est OK)
Parfois, malgré l’amour et les efforts, le pardon n’arrive pas. Et ce n’est pas un échec.
Cela signifie simplement que vos besoins et vos limites ne sont plus compatibles. Vous avez le droit de choisir :
- De rester pour reconstruire.
- De partir pour vous protéger.
- De suspendre la décision pour vous apaiser.
👉 Ne pas pardonner, c’est parfois se respecter.
Conclusion : Pardonner, c’est se libérer, pas oublier
Le pardon n’est pas un acte de faiblesse. Ce n’est pas cautionner. Ce n’est pas oublier.
👉 C’est un processus émotionnel qui vous redonne votre liberté intérieure.
Aimer ne suffit pas pour pardonner. Il faut du temps, de la lucidité, de la reconnaissance mutuelle.
Et parfois, ne pas pardonner, c’est choisir la vie.
Chez Edenia Formations, nous avons conçu une formation complète pour vous aider à :
- Comprendre les mécanismes émotionnels derrière la difficulté à pardonner après une infidélité.
- Identifier vos besoins cachés.
- Poser des bases solides pour reconstruire… ou décider en conscience de partir.
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